lundi 4 octobre 2010

Critique #22 : Steve Canyon Volume 1



L'année 1946 a dû terrible pour les fans de Milton Caniff. En effet, c'est en décembre de cette année là que cet auteur a décidé d'arrêter son strip mondialement connu Terry and the Pirates. Mais cette énorme déception a sans aucun doute été rapidement remplacée par une joie de retrouver le maitre et son nouveau strip dès le mois de janvier 1947 (le strip sera publié jusqu'à la mort de Milton Caniff en 1988). Et quel strip!
Steve Canyon raconte les aventures du héros du même nom, un vétéran de l'aviation pendant la seconde guerre mondiale. Il quitta l'armée en 1946 et lança sa propre compagnie aérienne, Horizons Unlimited (spécialisée dans le transport de marchandise), en 1947. Tous les membres de la compagnie sont d'anciens militaires qui ont combattu aux côtés de Steve Canyon. Les missions confiées à la compagnie seront très souvent le prétexte à des aventures rocambolesques où le passé des personnages ne sera pas inutile.

Milton Caniff nous montre une fois de plus à travers ce comic strip que c'est véritablement un grand monsieur de la Bande Dessinée Mondiale (au cas où certains douteraient encore de son talent). Ici, il nous propose des aventures assez variées où l'on trouvera de l'action, des rebondissements, du suspense, de la romance également, sans oublier l'humour. Caniff maitrise ses histoires de bout en bout. Aucun strip n'est superflu. Graphiquement, c'est une véritable leçon. Son trait est reconnaissable au premier coup d'oeil. Son style est particulièrement admirable en ce qui concerne la gestion des noirs et blancs, de sa maitrise des jeux de lumières. C'est un régal pour les yeux. Il faut ajouter également la beauté des décors dont le style réaliste colle parfaitement avec le design "semi réaliste" (1) des personnages. C'est encore plus impressionnant lorsque l'on sait que Caniff a travaillé en solo sur ce strip jusqu'en 1952 (année où il embaucha Dick Rockwell pour crayonner et encrer les personnages secondaires et les décors).

Nous avons donc le plaisir de lire les aventures de Steve Canyon via l'édition proposée par Checker Book Publishing Group. Cet éditeur se lance dans le défi de publier l'intégralité des strips parus. Chaque tome reprendra plus ou moins une année de publication. Pour ce premier volume, nous aurons l'occasion de suivre les aventures de Steve Canyon publiées en 1947. Quatre histoires complètes sont au programme (histoires qui permettent notamment d'introduire certains personnages qui deviendront récurrent comme Copper Calhoon ou Happy Easter). Le livre en lui même est d'une facture correcte. Mais on aurait pu s'attendre à un peu mieux. En effet, le format est un format comics (17x26cm environ) softcover, pour 140 pages environ. Un format A4 n'aurait pas été du luxe. En effet, même si le confort de lecture n'est pas catastrophique (pas besoin d'une loupe pour lire les strips), une reproduction un peu plus grande (même 1 cm plus grand aurait été mieux) eut été plus judicieux. De plus la présentation générale (la mise en page) des strips est un peu décevante. Ca manque d'unité (on a par exemple : des sunday page qui commencent en bas d'une page puis continuent page suivante , il y a par moments des espaces entre les strips anormalement grands (alors que la page précédente avait une présentation correcte)). Bref, ce sont quelques défauts mineurs. Mais je trouve que le résultat donne l'impression d'un manque de sérieux. Espérons que la maquette a été revue dans les tomes suivants.

Au final, Milton Caniff nous propose un strip très intéressant à suivre. Et malgré les défauts soulignés de l'édition, elle reste un choix plus qu'acceptable (d'autant plus que le rapport qualité/prix est bon).

Note Globale :
/5
Note du livre : /5

Pour vous donnez une idée de ce que vous trouverez dans le livre, voici une sunday page du premier volume :

Je vous invite également à consulter ce lien. Il vous permettra d'admirer d'autres strips de Steve Canyon (pas nécessairement de 1947 par contre): http://drexfiles.wordpress.com/category/steve-canyon/

(1) : J'utilise le terme "semi réaliste" (qui n'est peut être pas le plus approprié) pour donner l'idée que le style de Caniff est différent de l'école "photo réaliste" dont on peut citer comme maitres : Alex Raymond, Al Williamson, Stan Drake, Leonard Starr, Jim Holdaway...

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