jeudi 31 juillet 2014

Critique #145: Modesty Blaise Volume 11


Cela fait déjà plus de quinze ans de comic strips écrits par Peter O'Donnell que nous avons eu l'occasion de critiquer sur ce blog. Plus de quinze ans d'aventures de Modesty Blaise et Willie Garvin. Aventures qui nous ont tout le temps ravi. Après dix très bons volumes, il n'y a pas de raison pour que cela change. Voyons de suite si ce sentiment se confirme...


Ce onzième volume du comic strip Modesty Blaise compile quatre histoires complètes. The Reluctant Chaperon nous propose de suivre Modesty et Willie dans un rôle soudain de baby sitter. Ils vont devoir veiller sur la fille d'un ami travaillant à la CIA. Cette jeune demoiselle pense tout connaître de la vie. Elle trouve les actions des adultes stupides et croit tout savoir sur comment régler certains problèmes. Sauf que voilà, quand les véritables ennuis arrivent, sa science de la vie ne va pas servir à grand chose... Dans The Greenwood Maid, Modesty va à la rencontre de Ben Turner, un ancien associé aujourd'hui emprisonné et dont la fille vient de mourir d'une overdose de drogue. Ce dernier ne lui demande pas de venger sa fille. Mais connaissant l'aversion de son ancienne patronne pour la drogue, il lui demande de récupérer une somme d'argent qu'il a caché pour créer un fond d'aide aux victimes de la drogue. Malheureusement, cette information ne va pas rester secrète. Elle tombera dans les mains de Briar, un dangereux criminel qui va se mettre également à la recherche du magot... La troisième histoire s'intitule Those about to die. Elle nous propose de suivre un riche magnat dans son entreprise de recréer les jeux du cirque de l'époque romaine. Il s'est créé une arène privée pour ses combats de gladiateurs. Sauf que ce ne seront pas de simples exhibitions. Il a en effet dans l'idée de "recruter" de force (pour ne pas dire kidnapper) des grandes personnalités dans divers domaines martiaux et d'autres personnes dont les compétences athlétiques ne sont pas à remettre en cause. Ces personnes devront se battre pour leur vie en éliminant leur opposant. Modesty et Willie vont se retrouver dans ce jeu mortel. Ils vont devoir être habile pour sortir de cette histoire vivants... La dernière histoire, The Inca Trail, Modesty et Willie se lancent un petit pari alors qu'ils sont en train de s'ennuyer à mourir dans une soirée mondaine. C'est en regardant une carte d'Amérique du Sud qu'ils décident de voir qui sera le plus rapide pour traverser une partie des Andes en suivant une vieille piste Inca. Alors qu'elle est proche de la frontière Bolivienne, Modesty Blaise va tomber sur un groupe d'enfants menacés par des militaires. Modesty va les sauver. Elle apprendra alors que ces enfants sont ceux du président de leur république (actuellement en Bolivie) et qu'ils sont en fuite car un colonel de l'armée de leur pays cherche un moyen de pression à travers eux pour réussir son coup d'état. Modesty ne les laissera pas seuls et va tout faire pour les aider...


Ce onzième tome de la saga Modesty Blaise est très bon. Les quatre histoires sont toutes très intéressantes. Une fois de plus, Peter O'Donnell nous propose des aventures variées, ce qui fait qu'on ne peut se lasser de les lire. J'ai beaucoup aimé la première histoire dans laquelle Modesty et Willie doivent jouer les chaperons d'une jeune demoiselle aux idéaux inébranlables. La dichotomie entre son monde et celui de nos deux héros rend les choses très intéressantes. J'ai particulièrement aimé l'évolution "psychologique" de cette jeune femme. La troisième histoire est également très bonne. Le côté "combats de gladiateurs dans notre monde moderne" est une bonne idée d'histoire. Le vilain de cette histoire est particulièrement bon. Il est ingénieux, il est calme et réfléchi, ce qui le rend encore plus dangereux. Le dénouement était particulièrement passionnant. En matière de vilain dangereux, celui de la seconde histoire, le dénommé Briar, était parfait. Il ne recule devant rien pour accomplir son objectif. Modesty et Willie ont vraiment eu fort à faire contre lui. Il s'en est fallu de pour que nos héros disparaissent plus tôt que prévu. Le suspsense dans cette histoire était haletant. Enfin, dans The Inca Trail, on retrouve une histoire un poil plus classique, mais très bien menée. Les quelques éléments de comédie amenés par les enfants que Modesty et Willie tentent de sauver sont bien exploités. L'histoire est bien rythmée. J'ai particulièrement aimé la manière dont les deux personnages principaux apparaissent et disparaissent dans cette histoire. Une des répliques de Willie sonne très juste : "You know, the way appeared out of nowhere, then disappeared, Hector and the kids will end up wondering if we're real or if they dreamt us up!". Ce qui montre bien que Modesty et Willie espèrent que les enfants sortiront indemnes psychologiquement de cette histoire en ayant disparu de leur vie de cette manière.


Côté histoire, c'est une réussite totale. Côté dessin, je vous rassure de suite: c'est magnifique. Cela fait maintenant près de six ans qu'Enrique Romero Badia dessine Modesty Blaise. Son trait est vraiment sublime. Il est pêchu. Sa mise en scène, ses expressions, sa gestion des noirs et blanc est idéale. Il est d'ailleurs très intéressant de lire dans les avants propos et autres contenus additionnels les louanges de Peter O'Donnell pour le travail de son collègue. 


Nous en sommes donc au onzième volume des aventures de Modesty Blaise. L'éditeur Titan Books nous propose une nouvelle fois un volume de très bonne qualité, dans la lignée des précédents. Les strips sont dans l'ensemble très bien reproduits. Il faut tout de même noter que quelques strips sont moins beau que l'ensemble, une qualité moindre probablement due à du matériel de base moins bon. Mais je tiens à vous rassurer, cela représente une infime portion du volume. En guise de contenu additionnel, vous aurez l'occasion de lire en plus des avants propos passionnants de Peter O'Donnell la troisième partie de l'interview de l'auteur (les deux précédentes parties ayant été publiées respectivement dans les volumes The Hell Makers et Cry Wolf). Une interview passionnante.


Notre voyage dans l'univers Modesty Blaise se poursuit. Et une fois de plus, c'est un pur plaisir. J'essaie toujours d'être le plus objectif possible quand je vous propose mes avis comic strips. Et c'est parfois difficile avec Modesty Blaise. Je trouve ce comic strip tellement génial que j'essaie toujours de me contenir un peu. Je ne sais pas si j'y arrive. J'espère en tout cas réussir à vous donner envie de découvrir ce comic strip. Car il le mérite.

Intérêt global:/5
Qualité de l'édition:et demi/5


Remarque: Ne voulant pas abîmer mon exemplaire, je me suis servi de scans trouvés sur internet pour illustrer cette critique. Ces scans ne rendent malheureusement pas honneur aux strips imprimés dans le livre.

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