Dans ce deuxième volume, regroupant
les strips parus entre le 21 mai 1933 et le 29 janvier 1935,
Tracy devra faire face à l'alliance de deux malfaiteurs dont il
croyait bien s'être débarrassé. Tous les moyens leur seront bons
pour chercher à tirer vengeance de celui qui a ruiné leurs plans.
Il devra aussi tenter de protéger ses proches des menaces directes
ou indirectes que les gangsters qu'il affronte font peser sur eux.
Strip du 2 novembre
1933 : Tess et Junior en danger !
En plus des têtes connues, de nouveaux
adversaires vont croiser la route du détective. Qu'ils soient
courageux ou lâches, intelligents ou juste brutaux, ils ont un point
commun : ils sont impitoyables. La violence, déjà présente dans le
premier tome est exacerbée dans le second. Les fusillades
s'enchaînent et la vie humaine ne vaut pas cher. Mais Tracy ne se
contente pas d'être une cible, il réplique, et plutôt durement !
Faire le coup de poing ou le coup de feu ne lui pose aucun problème
moral ou éthique.
Strip du 5 mai 1934
Dans ce volume, Gould délaisse pour un
temps la recherche scientifique de preuves et sacrifie tout à
l'action échevelée. Peu de temps morts, les événements
s'enchaînent à toute vitesse et maintiennent le lecteur en haleine.
Le dessin continue de s'améliorer -
excepté pour certains visages féminins - en particulier en ce qui
concerne les décors. Gould utilise maintenant ces derniers pour
créer une atmosphère sombre et angoissante dans certains moments
importants de ses intrigues, chose qu'il faisait peu auparavant. Le
réalisme s'en trouve renforcé, même si on est encore très loin de
la maîtrise des noirs et blancs d'un Alex Raymond, par exemple. Du
reste, cette maîtrise, Gould ne l'atteindra jamais et Dick Tracy
restera un comic strip associant des aventures réalistes à
des dessins qui ne le sont pas. Raymond, lui, fera le choix du
réalisme dans son Secret Agent X-9, lancé en 1934 pour
concurrencer Tracy.
Strip du 29 juillet
1934
Ce second tome, comme le premier, se
présente sous la forme d'un volume cartonné, avec jaquette, de 25
cm x 18,5 cm. L'inconvénient de ce format (deux strips par
page, Sunday en pleine page) est que les planches du dimanche
sont trop petites. Il faudra attendre le tome 7 pour voir enfin
adopté un format plus grand, comparable à celui des Terry and
the Pirates du même éditeur, qui rendra justice aux Sundays.
Le contenu éditorial est composé
d'une introduction écrite par Max Allan Collins (qui scénarisa Dick
Tracy entre 1977 et 1993), ainsi que de la suite de l'interview de
Chester Gould par ce même Collins, entamée dans le premier volume.
On peut conseiller l'achat de ce livre
à ceux qui ont envie de suivre l'évolution de ce strip hors du
commun, ainsi qu'à ceux qui ont envie de se plonger dans
l'atmosphère particulière des années 30 et la violence qui les
imprègne. Pour les autres, je conseillerai de démarrer par le tome
7 : d'une part pour des raisons de format, comme indiqué plus haut,
mais aussi pour la maturité atteinte par Gould, tant dans le dessin
que dans les intrigues.
(Par Éric
Bretenoux)
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