jeudi 7 novembre 2013

Critique #117 : Modesty Blaise Volume 7


The Green-Eyed Monster est le septième volume des aventures de Modesty Blaise et Willie Garvin. Ce septième volume permet de dépasser les 20% d'histoires publiées par Titan Books de ce comic strip. Après un tel nombre d'histoires écrites sur cet univers, Peter O'Donnell réussira-t-il à nous ravir autant ?


Ce volume compile trois nouvelles histoires complètes : Willie the Djinn, The Green-Eyed Monster et Death of a Jester. La première nous propose de suivre Modesty et Willie en voyage chez une de leur connaissance (de l'époque où ils dirigeaient le Network) : le Sheik Kadhim Al-Masfah. Au cours de leur voyage en avion, le Sheik et ses invités vont se faire attaquer. L'avion est pris pour cible. Rien n'est encore sûr, mais il semblerait que ce soit le frère du Sheik qui tente un coup d'état pour prendre le pouvoir... Dans The Green-Eyed Monster, Modesty Blaise va se retrouver en confrontation avec un groupe de terroristes qui ont kidnappé la fille d'un haut dignitaire Britannique. Leur objectif est de renverser le Président la République du Cuarembo (qui s'avère être une connaissance de Modesty). Willie sera de la partie. Dans la dernière histoire, Death of A Jester, Peter O'Donnell nous propose de suivre Modesty et Willie dans une enquête autour de la mort d'un agent secret infiltré dans un château assez spécial. En effet, le maître des lieux aime vivre comme à l'époque du moyen âge. Ce personnage est suspecté d'être à la tête d'un groupe de combattants qui ont dérobé quelques jours plus tôt un missile expérimental dans un bâtiment de l'armée Britannique.


Une fois de plus, Peter O'Donnell nous propose trois histoires variées. Et comme toujours, ces aventures sont passionnantes et très divertissantes. Willie the Djinn m'a beaucoup amusé car Peter O'Donnell a intégré dans son histoire beaucoup d'éléments humoristiques. Comme le titre l'indique, pour se tirer d'une certaine situation, Willie va faire croire qu'il est un djinn et qu'il peut faire des miracles. Dans le même temps, Modesty se retrouve à la tête d'une troupe de danseuses. Deux éléments (parmi d'autres) très bien utilisés par le scénariste et qui sont très drôles. The Green-eyed Monster peut paraître plus classique dans le thème (des terroristes kidnappeurs). Le commencement est en tout cas très original. Tout part d'une histoire de jalousie d'une femme envers Modesty (la première croyant que notre héroïne lui vole son amour). Le titre de cette histoire aurait d'ailleurs dû me mettre la puce à l'oreille. "The Green-Eyed Monster" est une expression assez célèbre pour exprimer la jalousie (notamment utilisée par Shakespeare (certain lui attribue même la paternité de l'expression) dans The Merchant of Venise en 1596). L'histoire est intéressante également car elle nous rappelle une fois de plus que Modesty et Willie abhorrent ce genre de "commerce" (le kidnapping). Leur vision du "métier" reste assez romantique je trouve. Et ce rappel est le bienvenu. La dernière histoire m'a plu pour son côté "exotique". Là encore, le fond de l'histoire est assez classique (une histoire d'espionnage qui tourne mal). Mais le traitement m'a beaucoup plu. J'ai aimé voir ce châtelain vivre comme au moyen âge. Il va même jusqu'à faire de la chasse à cour dans sa propriété. Une chasse à cour un peu différente de la tradition. Mais tout de même.


Visuellement, on voit que Enrique Romero s'est totalement fait la main sur le comic strip Modesty Blaise. C'était très réussi dès ses premiers panels, mais là, on le sent encore plus à l'aise. Son style graphique est évidemment différent de celui de Jim Holdaway. Il a un style moins "rond", plus "vif" par rapport à son prédécesseur. Je trouve cela vraiment très réussi. Je ne dirais pas que je le préfère à Jim Holdaway (qui restera pour toujours le meilleur dessinateur de Modesty Blaise dans mon coeur de fan), mais Enrique Romero est clairement un excellent artiste. Peter O'Donnell a vraiment eu le nez creux en le choisissant.


Titan Books poursuit son bonhomme de chemin à travers cette collection en nous proposant un volume de très bonne qualité, comme toujours. Le format est identique aux tomes précédents. La qualité de reproduction des strips est très bonne. Aucun problème de reproduction à signaler. Côté éditorial, c'est par contre un peu maigre. En plus des traditionnels mots qui servent de préambules aux histoires (signés par Peter O'Donnell), nous n'avons le droit qu'à un court portrait du dessinateur Enrique Romero. Si c'était le volume 1, on pourrait reprocher à l'éditeur de ne pas fournir grand chose. Mais nous en sommes déjà au tome 7, il va falloir s'habituer à avoir moins de contenu supplémentaire par la suite.


The Green-Eyed Monster est donc un volume réussi. Notre duo d'artistes à une nouvelle fois remplit sa mission de nous divertir et de nous intéresser à leur univers. Nous n'avons vu que le sommet de l'iceberg. Il reste encore des dizaines d'histoires à lire. Je ne doute pas un instant qu'elles seront dans l'ensemble passionnantes. A suivre...

Intérêt de l'histoire :/5
Qualité de l'édition :/5

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire